Bonjour à tous,
Déjà 3 semaines que je suis (rentré) en Haute-Savoie. J'ai l'impression qu'il est temps que je fasse mon petit bilan pour identifier mes principales lacunes.
Certes elles sont innombrables mais si il faut beaucoup de petites pierres pour construire un grand édifice ce qui est sûr c'est qu'il faut commencer par celles du bas!
Tout d'abord le bilan.
J'en suis vraiment surpris mais après avoir fait mon premier vol solo le 28 mars, me voilà en juillet à commencer les vols dont je rêvais. Je rêve de vols "marche et vol" et de vols d'alpinisme. Après trois semaines j'ai pu voler plusieurs fois des sommets environnants avec l'aide d'amis qui sont d'excellents pilotes et guides de haute-montagne.
Ce que j'ai appris c'est qu'avec mon niveau actuel je ne suis pas prêt de faire la grasse matinée. Pour décoller à 7h du matin 1000m plus haut il faut se lever tôt. J'ai un équipier infatigable qui arrive à me faire taire
(mais si!). Son secret: il cadence la montée à 1000m/h .
Ensuite il faut absolument maîtriser le dos voile. En effet quand il est 7h au mieux le vent est nul, au pire il est cul. De plus au dessus de chez moi la pente ne permet pas une course d'élan sereine comme dans les décos "montagnes" officiels que j'ai essayés. Pour le moment un seul face voile mais il était 8h30. Tout le travail de gonflage ça paye, fini les avants qui casse le bord d'attaque. 0 échec. MERCI Hugues.
Par contre après un petit incident au décollage sur un site officiel, Hugues m'a proposé de modifier ma séquence de gonflage pour contrôler tout mon bord d'attaque, ça marche et c'est plus sûr…
Après, le choix de la voile est crucial. Quand on décolle tôt ou si le décollage est étroit alors il faut la mono-surface. Ça se gonfle sur place ou presque et ça supporte un léger vent de cul. Mais ce n'est pas sans contre-parties. Je connais mieux ma voile A, sa finesse est bien meilleure et l’atterrissage est plus facile mais elle a elle aussi ses contre-parties
Maintenant le plus gros point c'est ce que j'appellerai l’atterrissage 4x4.
Atterrir sur les atterrissages officiels est confortable. C'est plat, il y a une manche à air et la plupart sont spacieux. Mais en décollant autour au dessus de chez moi à quelques exceptions près il faut se poser dans les prairies (avec l'accord des propriétaires).
Premier problème le sens du vent. Je n'arrive pas à l'identifier. Vu mon niveau de pilotage, le vent est faible alors je n'arrive pas à sentir la différence de vitesse par rapport au sol… On peut supposer qu'à 7h ça descende la vallée. Mais dans les faits c'est plus compliqué...
Je prends comme exemple le val Montjoie qui est la vallée de la face ouest du mont Blanc (Saint Gervais/les Contamines). Tous les sommets sont hauts et verticaux. La vallée est orientée nord-sud et pourtant il arrive que le vent descende du mont Joly situé à l'ouest donc perpendiculairement à la vallée...
Là il me manque une grosse pierre d'angle à mon édifice: l'atterrissage 4x4! Perpendiculairement à la pente, en descente (chaud), en montée (en évitant le cratère). Approche entre les arbres ou entre des chalets que le plan d'urbanisme n'aurait jamais dû autoriser. Sans parler d'EDF qui s'amuse à installer ses hideuses lignes électriques dans les belles diagonales sans arbres!
Mais comment faites vous les crosseurs pour régler tous ces problèmes en même temps.
Voilà mon bilan, je suis tellement heureux de concrétiser un rêve mais ça me révèle aussi tellement de travail…
Pour le moment le plus gros travail est pour l’atterrissage.
Il faut que je puisse faire une approche très compacte à cause de tous ses sapins (ou alors je les coupe)!
Il faut que j'identifie correctement le sens du vent et que je ne me contente pas de copier l'approche de mon poisson pilote qui compte ses vols en milliers.
Il faut que j'apprenne à poser face à 10% de pente avec ma mono-surface...
Il faut que j'arrive à raccourcir ma finale (le décrochage n'est pas une option).
Mon but ultime:
1- faire la grasse matinée donc être capable de voler dans des conditions plus installées.
2- être capable de me poser sur une drop zone.
3- poser comme une fleur avec ma mono-surface et ainsi pouvoir garder les crampons aux pieds
4- être suffisamment sûr à l’atterrissage pour voler avec une sellette string.
…
10- décoller en haute altitude
…
999- savoir décoller sans aide d'une pente glaciaire et poser discrètement à côté de la voiture… pas vu pas pris.
À l'automne je me ferai un programme multi ploufs intense à la Comté par vent nul avec le couple string/UFO pour préparer peut-être cet automne un décollage en haute altitude…
Ronan