Hello,
Je viens le lire tous vos recits, ça décrit bien cette belle journée, ces belles conditions et surtout cette équipe au top!!!
je repense à notre trajet aller dans le camion. Entre petit dej (merci Alex pour les croissants), petite discussion, moment plus calme de repos/concentration et puis ces moments ou l'on se motive en mettant la barre haute ou plutot loin je devrais dire. Etude de la carte aéronautique, la dérive, les zones interdites, le cheminement à suivre... on prévoit le max " au cas ou", et puis on esclaffe de rire en disant "on prépare une route sur 150 bornes, alors qu'on n'est pas sure de sortir, peut être qu'on ne fera qu'un plouf...". Mais bon ce temps ce n'est pas perdu, pendant ce tempst on a déjà rêvé de ce long vol et on s'y est préparé. Et finalement c'est ça qui fait souvent la différence... la préparation. Et dans la préparation il y a la partie terre à terre (expression très mal choisie d'aileurs) du cheminement et il y a le mental. Et la préparation mentale ce n'est pas un détail. Comme dans beaucoup de domaines, tout est dans la préparation et pour aller loin il faut viser loin.
Gonflé à bloc, on arrive sur site, les conditions semblent idéales vu du sol, beaucoup de monde sur place, un dynamique qui maintient les pilotes déjà en l'air et des thermiques qui sont forcément présents, eu écho des pilotes déjà partis en cross.
Gilles nous brief sur le vol local à Létanne, en effet nous étions tous rookie sur ce site. Nous sommes maintenant prêt à tout: le plouf ou les 150 km!
En l'air sur site, c'est un peu chaud, c'est la ruche, le site est petit et les thermiques pas si fréquent, pas si large et pas si consistant. Le nombre de pilote au metre cube est impressionant et ca vole dans tous les sens. C'est sans aucun doute la partie la plus dangereuse du vol et que j'affectionne le moins. Ca aura pris du temps pour s'extraire ( et de la concentration pour éviter le plouf). Contrairement à d'autre je n'aurai jamais rencontré de thermique fort ni turbulent ni de nuages qui aspirent. Une fois j'ai assuré un peu plus qu'un plaf m'obligeant à faire brièvement les oreilles.
J'ai trouvé les conditions soft et peu turbulente, il faut dire que sous ma "B" ca chahute pas trop. Pour autant il faut dire que je ne lache pas souvent les commandes. Je ne prends le temps ni de manger une pompote, ni de faire de video ni photo (merci Farid pour tes excellentes photos et videos). La seul fois ou je lache les commandes c'est pour au premier plaf, ajouter une paire de gant au dessus de mes gants fin de décollage.
Concernant le vol, au début: visibilité réduite et humidité importante au plafond. Au fur et à mesure du vol/de la journée la masse d'air s’assèche pour finir sur des thermiques bleus quasi.
Pour moi qui vole sans GPS, je dois avouer que pour la première fois j'étais vraiment perdu. Entre: la dérive pas comme prévu, la visibilité bof bof au début et les terres survolés inconnus/sans repère remarquable (autoroute, ville, foret, rivière), j'étais bien incapable de me localiser. Heureusement nous avions bien étudiés les cartes et savions qu'il n'y avait pas de zone sensible avant un paquet de kilomètre. Du coup, quand je suis arrivé à Reims je pensais que c'était Chalon en champagne et je n'ai donc pas reconnu Chamery!
Mais quel vol!!! Jamais simple cependant; les ascendances étaient faible en moyenne (sauf au dessus de la zone industrielle au sud de Reims, ça chahutait un peu plus) et mal balisé (pas de rue de nuage évidente, pas toujours de source émetteur évidentes non plus). Ça n'a pas était simple pendant une grosse partie du vol ou je volais finalement un peu seul (bien content d'avoir Gilles à mes cotés pour le dernier tier). Et avec Gilles à ses cotés c'est un sacré coup de main!!! Très très grand pilote de plaine ce Gilles!
Et si je peux me permettre quelques conseils pour voler loin en plaine selon moi:
- Aller loin c'est d'abord voler longtemps, donc rester en vol et donc rester haut (assurer les plaf, accepter de zeroter en haut, pas quitter 200m avant le nuage si celui ci est humilis bien sur)
- c'est pas le GPS qui aide à trouver les thermiques, tous les appareils électroniques ne sont que source de déconcentration
- en dessous de 800/1000m il faut tout enrouler même du 0.5ms (à moins d'avoir un gros pétard en ligne de mire plus loin)
- pour centrer le thermique, une seul méthode: le vario est fort ou augmente: je serre. Le vario est faible ou diminue je "zone" large et ratisse... plutôt en commençant "au vent" pour remonter un peu car on perd souvent son thermique sous le vent de celui ci (et cela s'explique: nous chutons dans une colonne d'air qui monte et qui est en plaine toujours oblique avec le vent).
Vivement la prochaine sortie "cross"
Merci à tous pour cette journée magique et surtout à ceux qui ont assuré la récup!