- Semaine de l'ascension 2022 avec Guigui, Damien, Sylvain et Seb -
Beaucoup de monde au décollage de la Forclaz ce vendredi 27 mai.
Aux habituels biplaces, multiples écoles, stages SIV et pilotes solo s'ajouteront aujourd'hui les concurrents de la Born to Fly en route vers le déco pour leur premier vol de la journée après une montée rapide en courant (y'a pas à dire y'en a qui ont des sacrées jambes...!).
Nous observons cette joyeuse agitation au fond du déco, juste pour le plaisir de s'imprégner de cette ambiance unique. Pour l'instant ça ne tient pas encore du côté des Roux. Depuis notre arrivée nous observons les pilotes partir pour le traditionnel plouf du matin en direction de Doussard... sortie du déco et direction gauche toute. Nous guettons fébrilement le premier fusible qui aura l'élégance de bien vouloir ne pas plomber et, survolant nochalament le déco, de lancer officiellement notre journée de vol.
Aussi est-ce avec beaucoup de curiosité que nous observons les deux premiers concurrents de la Born to Fly, arrivés sur la moquette aussi frais que des perles de rosée du matin. A peine le temps de les voir se préparer qu'ils sont déjà en l'air.
Nous les voyons tracer tout droit vers Entrevernes. Option peu courante qui renforce encore notre curiosité. Vont-ils tenir ? Et bien oui, et même mieux que ça. Arrivés au milieu de la falaise sous le village d'Entrevernes ils parviennent rapidement à se refaire. Note pour plus tard : Il faudra qu'on essaye histoire de varier les plaisirs. En tout cas tous les concurrent arrivés après eux sur la moquette leur emboite le pas.
Il y a maintenant quelques pilotes qui virent au-dessus du déco. Il est temps de se préparer et de suivre le plan. Parce que oui, il y a un plan. Ce matin nous sommes 5 copains du club Razmotte et nous avons prévu de faire un vol de groupe direction les Bauges. Première étape, nous partons faire le plaf au-dessus des dents de Lanfon. Nous avions initialement prévu d'aller sur le Semnoz en passant par le Veyrier mais la vent de nord nous fait hésité. Après quelques échanges radio nous décidons d'assurer la première partie du vol et de partir sur le Roc des Boeufs.
Première transitions au-dessus du lac puis nous remontons tranquillement le Roc... enfin tranquillement, façon de parler, parce que ça tarte pas mal. Arrivés au bout, Seb, Guigui et Damien sont bien au-dessus tandis que Sylvain et moi sommes... bien en-dessous. Ca commence mal ! Les 3 d'en-haut assurent le plaf avant de se lancer dans la transition vers la Margeriaz. Pendant ce temps Sylvain se jette vers le Julioz pour essayer de se refaire et de les rejoindre. Je m'apprête à le suivre lorsqu'un thermique venu de l'espace me propulse à 1800 m en un claquement de doigts. Je me jette aussitôt dans la transition pour les rejoindre.
Arrivé sur l'amorce de la Margériaz je pensais suivre une bête crête à mouette jusqu'au sommet. C'eut été trop beau. A la place j'ai droit à quelques aller retour ponctués de gros pétards. Décidément ce vol ne nous laisse pas de répis. Sylvain m'a maintenant rejoins sur la crête après s'être refait au Julioz et nous montons enfin au plaf avant de transiter vers ce qui restera sans conteste le plus beau moment de ce vol.
Suspendus entre ciel et falaise nous voguons au milieu des barbules. Chambéry apparait par intermittence entre les trouées de nuage tandis que 2 planeurs flottent autour de nous. La dernière fois que je suis venu à la Margériaz c'était pour une session de ski de rando avec mon pote Tim. On s'était fait une petite fondue au sommet avant de redescendre et depuis j'ai souvent rêvé de ce survol. Maintenant j'y suis et c'est tellement beau que j'en ai les larmes aux yeux.
Passé cette séquence émotion il faut maintenant songer à rejoindre mes compères qui ont poursuivi vers le mont Céty. Ca fait maintenant 2 heures et demi que nous volons et je commence à fatiguer. Les conditions sont difficiles et mon vol de 4 heures hier à Saint Hilaire à laissé quelques traces. C'est que je ne suis pas encore rompu à l'exercice des longs vols et je le sens. J'ai plusieurs fois eu envie de jeter l'éponge entre points bas et thermiques teigneux. Heureusement que les copains étaient là pour baliser le terrain.
Ils vont faire un point au pic de la Sauge pour élargir le triangle. De mon côté je reste en stand-by en attendant qu'ils rebroussent chemin pour entamer le retour vers Annecy. Damien arrive bientôt, je le suis, suivi de près par Sylvain et Seb. Guillaume à été contraint à choisir une autre option. Nous le retrouverons ce soir pour qu'il nous raconte.
Nous sommes maintenant face au vent et nous sentons que le retour va être long. Ou pas... en effet, nous choisissons de transiter par le Colombier dans la vallée d'Aillon. Complètement contrés nous ne parvenons pas à tenir sur la face ouest du Colombier et après une tentative désespérée nous sommes contraint d'aller poser. Pour ma part ça sera à Aillon-le-Vieux. Seul Seb, plus haut que nous, arrive à s'en sortir et finira, au termes d'une belle bagarre à boucler le parcours jusqu'à la Forclaz puis à s'offrir le luxe de pousser jusqu'à Talloire pour aller chercher la voiture.
Bilan, un vol de 3 heures, sans doute mon plus beau, et surtout réalisé avec les copains. Quel bonheur !
Merci Damien pour tes analyses toujours pointues, ça donne envie de progresser dans la connaissance de l'aérologie et des pyramides vertes (dédicace à Tony qui nous a manqué).
Merci Seb d'avoir bouclé chaque jour avec autant de maestria, ça montre tout le progrès qu'il me reste à faire. Chapeau l'artiste !
Merci Guigui d'avoir tenté l'option du Grand Arc. Ca montre qu'il y a toujours des options ouvertes. Merci aussi de ton inépuisable énergie
Merci Sylvain d'avoir dit avec autant de désinvolture : "Allez à la Margériaz, je vous rejoins" alors que tu était au radada. Je pensais aller poser et j'ai compris que rien n'était perdu. Sacré leçon !A très vite pour la suite.
Nico