Mercredi:
Lever 8h30. Dom et Éric sont déjà allé chercher le pain. Prêts à servir le café...
On est dans les tartines blocs pour Legzira (site thermique).
Point météo à vue... Vent OK, mais de grosses formations dès 9h. Ça gonfle fort sur les massifs. On temporise un peu. À 11h c'est tout bon.
Dom, toujours pas décidé à faire du thermique nous monte et on fait le dernier km à pied.
Eric décolle en premier. Ça tient déjà. Suffit d'être fin.
Laurence enquille quelques thermiques mais ça balotte pas mal dans la sellette. Pas très heureuse.... Ils filent direction falaise où ils attendront la brise qui ne s'installera pas malgré les incantations de Dominique qui fixe désespérément l'horizon le nez en l'air et les bras écartés comme à son habitude.
Je me retrouve seul en l'air. Partir derrière ?
Pas raisonnable. Aucune route avant 50 kms. Je tente au sud en crabant le long de la côte.
J'irai pas très loin malgré le plafond qui est aux environs de 600m au déco. Dom le fait la récup... Cool
La mi-temps
C'est pas fini... On squatte toujours le déco falaise. Riennnn.
Nouvelle tentative
Eric nous remonte au déco de haut à 15h. Je teste la masse d'air. Ça monte direct dans des thermiques un peu forts.
A la radio, j'aide Laurence à renoncer, ce qui lui convenait tout à fait.
Me voilà seule voile en l'air. On s'embête vite. Faut que je tente quelque chose.
Vent de cul, vitesse accrue et récup impossible.
Au sud, déjà fait ce matin et une zone militaire dont je ne connais pas l'étendue.
Je tente au Nord, un peu face au vent, mais me rapproche de Mirleft.
Je chemine de mamelon en mamelon. Je survole quelques ânes avec les pattes entravées.
J'enroule ce que je trouve... Passage difficile face au vent, dans une vallée peu pentue avec du relief à droite et à gauche.
Je me méfie terriblement des "sous le vent". 50m sol. Un fil téléphonique devant. la pampa en dessous. Cactus et compagnie.
J'espère un petit thermique qui me permettrait de redescendre les reliefs et retrouver la civilisation.
Et merde.... J'arrive à passer la ligne téléphonique, mais je me vache lamentablement ici...
J'évite quand même de planter ma voile dans les épineux. Ouf
Normalement, à chaque fois qu'on s'arrête en pleine nature, il y a toujours quelqu'un qui sort de nulle part.
Rien autour de moi. Je vais sans doute galérer pour m'en sortir.
Je plie sous le cagnard. De l'autre côté de la vallée, je vois un sentier à mulets que je rejoins.
Aprés un Km environ, le sentier est à flanc de coteau, face au vent et un peu large.
Début de galère.
Je déplie, éclaircis mes suspentes et gonfle. Ça s'accroche à droite. Plein de brindilles séchées dans les suspentes.
Le temps de re-étaler, je recommence.. Ça s'accroche à gauche. Plein de brindilles séchées dans les suspentes.
Je comprends que l'exercice va être compliqué. Il fait 40° sous mon casque. Mon honneur est en jeu.
Je ne vois pas bien l'issue. Je peux recommencer encore et encore....
La moindre suspente qui traîne et c'est terminé.
Je vais le faire à la DD... Voile en corolle. Suspentes regroupées à l'intérieur de la voile et surtout ne pas leur faire toucher le sol.
Reculer en tendant les suspentes en l'air et groupées. Gonflage dans une bouffe et
surtout réussir du premier coup.
La dernière chance sinon, tout replier et descendre à pied jusqu'en bas.
Yeah !!!! Ça gonfle. Ça monte. Ça s'ouvre. Je courre et décolle enfin après une bonne demi heure.
Petit glide jusqu'à la route. Je pose sans demander mon reste.
Je prépare mon panneau retour parapente, inscrit la destination.
Je tend le panneau et la première voiture qui passe s'arrête. Dom, Eric et Laurence en descendent écroulés !
Je vous aime !
C'est quand même un beau sport le parapente. Demain on retente un vrai cross....
Je commence à voir à quoi ressemble le pays.