En vacances dans les Alpes, le but n'était pas de voler. Un peu de place dans l'auto, j'avais quand même embarqué ma voile, on ne sait jamais ...
Et voilà que je découvre sur le forum un post de Farid, il est du côté d'Annecy. Quelques sms plus tard, rdv est pris.
On se retrouve à Doussard avec les femmes, les toutous, tout le monde s' accorde.
Un peu de repérage au niveau de l'attéro, on s' attarde un peu à table, on s' organise et nous voilà en route pour le col de la Forclaz.
Il y a foule. On finit de rejoindre le déco à pied. On est des purs et durs, on ignore les navettes électriques.
Sur place on ne tarde pas à se préparer.
Farid décide de décoller après s' être accordé un moment d'observation. On convient qu'il me donne des infos sur les conditions en l'air. Il m'annoncera que ça monte facile, bien que ça secoue pas mal plus haut.
Je patiente encore un peu.
J'en profite pour observer.
Le déco impressionne, moquette et décor naturel somptueux, immense mais pas semé de pétales de roses.
Des dizaines de pilotes patientent à l'arrière, ils n'ont même pas déballé. Ça pose question.
Des bus entiers de biplaceurs défilent, ça décolle limite par-ci, ça arrache par là. Le spectacle attire une foule de curieux. Sur la droite, des petits gradins sont aménagés. De là décolle tantôt des applaudissements, tantôt des huées moqueuses du public. Malheur à celui qui se rate. Au milieu de tout ça un régulateur, faut que ça déménage.
Un demi heure que Farid est parti. Ça souffle encore pas mal au déco. Le vent part de plus en plus travers. Un rouleau fait maintenant des siennes à droite.
Je décide malgré tout d'y aller. Il me faudra encore un bon quart d'heure pour arriver au bord. Me faisant griller par les biplaceurs commerciaux qui débordent par les côtés.
Je jette mon bouchon dans un mouchoir de poche, gonflage face voile, je me faufile un peu et quelques pas plus loin je suis déjà en l'air.
Cette foire d'empoigne me fait partir avec un tour de frein. Comme quoi vitesse et précipitation ...
Bien installé, je prends tout de suite plus de 200 mètres. Ouahh ! Le site est immense, les voiles se dispersent. Ça monte de partout. Je teste un peu, ma Koyot est stable, elle m'autorise à avancer. J'explore le tour d'horizon, j'en prends plein les yeux. Sans prétention pour un premier vol ici, je me contente de longer la première barre rocheuse un peu plus haut, je tâtonne par-ci par-là, je regarde les dents plus loin, je suis à 1700 m. J' hésite à transiter par là.
Je m'abstiens, j'en profite encore un peu.
Faut penser au retour.
Traverser le lac me tente bien. En finesse ça doit le faire. Avec la brise de côté, j'espère ne pas être trop contré. Au pire vent de cul je pourrais toujours rejoindre Doussard, j'ai pas mal de gain, j'y vais.
Je surveille l'altimétre, je perds pas de trop. J'avais choisi la partie la plus étroite du lac pour traverser mais la dérive me fais faire une légère diagonale. Ça me paraît long. Raccrocher le relief d'en face ne sera pas possible. Je m'en approche quand même mais sous le vent de celui-ci, je comprends vite qu'il ne faut pas insister. Je taille la route vers l'atterro. Je le rejoins avec 200 m de bonus. Confort pour préparer l'approche. Légèrement contré je pose à la porte du terrain.
Je retrouve Farid tout sourire, il nous faudra deux tournées de bière pour se raconter nos vols.
